Les leçons de vie de la panification
Pendant 26 jours, ce père a essayé de faire du pain avec sa fille. Avec beaucoup d’explications, d’amour et de patience. Il voulait lui apprendre des choses sur la vie : sur ce qu’on peut tirer de ses erreurs, sur le travail d’équipe. Le résultat ? Une belle histoire (et de belles images) et un délicieux pain artisanal – au bout de l’aventure !
La pâte : de la farine partout
“Nous avons une heure pour préparer la pâte”, dit le père, “et si on n’y arrive pas, on doit recommencer.” Sa fille commence à tamiser la farine. Pendant une demi-heure, elle tamise et retamise la farine, et celle-ci en profite pour s’échapper : il y en a partout, sur la table, par terre, sur le père et sur la fille. “Ma chérie, l’heure est presque passée et nous devons encore tout ranger. On arrête pour aujourd’hui.” Son petit visage est tout triste, peut-être parce qu’elle avait promis un pain délicieux à maman. “Demain, on s’y remet.”
“Son visage était plus triste que celui d’un boulanger dont le four venait de cramer une centaine de baguettes françaises.”
La levure : l’eau est trop chaude
Deuxième tentative : la petite fille a tamisé la farine à la perfection, mais maintenant, c’est la levure qui lui pose problème. “Regarde, ça c’est de la levure”, dit papa en la sortant du frigo, “elle rend le pain léger. La levure se repose quand elle a froid et elle commence à travailler quand on lui donne de l’eau chaude, du sucre et de la farine.” La petite Ioana trépigne d’impatience : “Oui papa, apporte vite de l’eau ! Regarde comme elle a soif.” Papa explique que l’eau doit d’abord tiédir, mais Ioana n’a pas la patience. Elle verse l’eau bouillante sur la levure. Il ne se passe rien et le doute assombrit sa frimousse : “J’ai brûlé la levure, papa ?” “Oui, il fallait attendre un peu plus longtemps. Il n’y a pas la moindre bulle à voir dans notre pâte, elle n’est pas bonne.”
“Une autre erreur et un autre boulanger triste à mourir. Et voilà comment, tous les deux à trois jours, nous essayons de faire du pain. Nous avons fait toutes sortes d’erreurs, mais jamais deux fois la même.”
La pâte est pétrie : mais elle n’a pas le temps de lever
Après plusieurs essais, le père et la fille réussissent à surmonter la plupart des obstacles : casser les œufs, la pâte manque d’huile ce qui la rend collante, la pâte n’est pas assez salée et elle est insipide… Ils ont enfin une pâte parfaitement pétrie entre les mains. “Hourra papa, maintenant vite au four !” “Ioana, le pain doit lever, couvert d’un essuie, à un endroit chaud. Ce n’est qu’ensuite qu’on peut l’enfourner.” Mais attendre deux heures, c’est vraiment trop long : “Mets-le vite au four papa.” Avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.
“Quand j’ai sorti le truc du four (on ne peut vraiment pas appeler ça du pain), une partie de son optimisme l’a quittée. Quand elle m’a vu le découper comme si je taillais une brique, elle a encore perdu un peu de son optimisme. Et après avoir mâchonné un petit morceau pendant cinq minutes, le reste de son optimisme n’a pas résisté.”
Le pain : parfaitement réussi !
Jour 26 : la réussite est totale. Ioana a fait preuve d’une attention et d‘une patience incroyables, parce que la réussite de son pain en dépend. Son père examine le tout avec un sourire satisfait : “Toute son impatience avait disparu et elle me grondait même quand j’avais l’air distrait ou quand je ne faisais pas les choses dans l’ordre.” Et finalement, c’est un délicieux pain brun qui sort du four. “Elle était tellement enthousiaste que tous les astronautes ont dû entendre que notre pain était prêt”, explique le père tout fier, en riant.
“Elle était tellement fière et heureuse qu’elle n’arrivait plus à parler, mais ses yeux brillants et ses petites mains qui applaudissaient doucement étaient suffisamment éloquents.”
Leçons de vie : patience, application et persévérance
“Il nous a fallu 26 jours, mais chaque jour valait la peine d’être vécu”, dit papa. Ioana a-t-elle appris qu’il fallait de la patience, du travail, de l’application et de la persévérance dans la vie ? “Certainement pas. Mais j’ai encore 15 ans pour faire du pain avec elle, ou d’autres choses qui lui feront prendre conscience de tout ce qui se cache derrière la réalisation d’un rêve.”
Vous trouverez ici l’histoire complète du pain d’Ioana (en anglais).
Bron: boredpanda.com